happy-bambou

Aquarelle Hivernale.

Samedi 15 mai 2010 à 23:14

Tout s'écroule.

J'observe le monde, l'espace dans lequel je dois agir et inter-agir,  les "alter-ego" qui font comme moi : vivant et cherchant la reconnaissance. J'observe la société, les modes de vies, les façon d'agir et de réagir. Je vois. Tous semblent faire exactement les mêmes choses, tous semblent penser les mêmes choses, tous semblent souffrir des mêmes choses, tous semblent aveugles, tous se ressemblent et sont formés de la même façon.

Je croyais que la Terre était grande, je croyais que les hommes étaient tous différents, je croyais que la vie était belle, je croyais que je serai la princesse de mes contes de fées, je croyais que l'amour existait, je croyais que j'étais unique et que ma façon d'être et d'agir étaient originales. Je me trompais.

Je suis née ici, sur cette petite planète presque ronde, qui fait un tour sur elle même en un peu moins de 24 heures et qui de loin apparait toute bleue, vous savez, celle qu'on nomme Terre. Je suis née ici dans ce monde déjà construit, déjà connu, déjà façonné. Je suis arrivée et j'ai grandi dans cette société, baignée dans cette culture. La télévision me montrait des vies parfaites, des modèles à suivre pour être heureux. Contes de fées, séries, films, publicités, émissions. Les livres m'apprenaient comment l'amour était beau et comment il pouvait combler. Les écoles, les cours, les professeurs, mes parents même, me montraient les mêmes choses, m'apprenait comment le monde marchait et comment il fallait faire pour vivre convenablement.  Ajoutons à cela un peu de conditionnement et de bourrage de crâne continuel, le fait que je n’ai connu que cela, et que mon esprit est fait pour ne pas voir beaucoup plus loin, car restreint par les limites, les interdits.

Je suis dans cette grande salle. Une feuille sous la main :BAC BLANC DE PHILOSOPHIE/ 4Heures/ choisir l’un des sujets proposés/ SUJET 1 : La technique est-elle…
Je m’arrête d’écrire. Je lève les yeux. L’horloge. Cette aiguille bat déjà près de 2 heures, le même rythme inlassablement. Je regarde les autres, personne ne semble l’entendre. L’horloge, toujours un peu plus forte. Les autres, toujours aussi concentrés, ou perdus dans leurs pensées. L’horloge. Ma copie. Mon brouillon. Il me nargue. Je n’en peux plus. L’horloge. Toujours plus forte, toujours plus rapide. La technique. C’est la même. Mon brouillon, Les autres. L’horloge-technique, encore plus rapide, encore plus folle. Les autres, toujours figés. Mon brouillon, mon stylo. Ma main, semblable à tous ces autres qui écrivent. L’horloge : STOP
Ma main, mon stylo, mon brouillon, envie :  « C’est aussi cette même technique qui me permet d’écrire de la pointe d’un stylo, prolongement de ma main, une dissertation de philosophie, et pouvoir transmettre un bout de pensée originale à un professeur, par le biais d’un morceaux de papier plié en deux et coupé par des centaines de lignes droites et identiques.
« Et c’est cette culture qui m’a conditionnée à vouloir être cette petite fille parfaite, qui ne se révoltera jamais, essayera d’avoir son BAC, un métier convenable, une famille irréprochable. Cette petite fille qui suivra incontestablement ces règles de bonne conduite, ce mode d’emploi pour vivre.
« Technique et culture font la paire et m’obligent à écrire en suivant les critères, les règles, la forme, l’orthographe et la grammaire ma dissertation.
« Et ce moment de divagation n’entre ni dans les critères, les règles, la forme, l’orthographe et la grammaire. Et comme technique et culture apparaissent sans failles, je n’aurais jamais le courage de l’inscrire sur ma copie. »
L’horloge, prise de conscience. Ma copie. Règles, formes, critères, orthographe, grammaire… Il ne faut absolument rien laisser de côter. Le tic-tac de l’horloge disparait. Les autres disparaissent. Ma main disparait. Plus que le nouveau brouillon, la copie, le stylo. Mes pensées. Non; seulement les convenables et raisonnables.

écrit par happy-bambou

Vendredi 16 avril 2010 à 19:01

La fatigue nous emportait, comme le vent emporte la poussière, comme le temps emporte les souvenirs. Nous étions tous trois allongés sur cette table et ce banc, les mains liées. L’une, s’endormait, et nous deux, les yeux rivés vers ce ciel trop bleu, ces nuages trop haut, ce soleil trop grand, nous chuchotions des choses impossibles, des choses confidentielles, des choses qui ne se disent pas. Mais qu’importait, nous étions la, heureux. Et mes pensées, ce jour la, allaient si vite dans mon esprit, je voyais tout, comprenais tout, je savais qu’il était un instant encore parfait, encore éphémère. Du bout des doigts je caressais tes doigts, et j’aurais voulu rester là. Une éternité. La fatigue peut nous mettre dans des états bien étranges. Se sentir dans le monde comme dans celui de mes rêves. Penser alors que tout est possible, que rien n’est extravagant.
Je savais que je voulais vivre ce moment toute ma vie,
je savais que l’amour n’était qu’artifices, je savais qu’il ne me rendrait pas si heureuse,
je savais que le monde n’était pas celui de la société et des humains, mais de la nature, du vent et de la nuit.
Je savais que seuls nous trois comptaient, la, maintenant.
          
http://happy-bambou.cowblog.fr/images/SPA2457.jpg
                 Mais bientôt, lorsqu’il eut fallut sortir de ce si doux état, j’eus bien vite compris que tout ceci n’était que folies, et que tout ce à quoi j’eus pu penser en cet instant ne pouvait être compatible avec ce monde. Alors oublier ces divagations d’âmes fatiguées, oublier cet instant d’égarement, de somnambulisme? Non, surtout, ne pas oublier.
Ne pas oublier cette jolie demoiselle, cette sœur, cet ange, s’endormant paisiblement, le souffle léger, lent,
ses mains si fragiles, si blanches, son corps si gracieux.
Ne pas oublier ton visage, se retournant vers moi, tes yeux si transparents, laissant le ciel les transpercer,
ton sourire si comblé, si radieux, tes mains si douces.
Ne jamais oublier cet instant si beau, ces pensées si folles.

écrit par happy-bambou

Vendredi 9 avril 2010 à 12:28

Je suis
Je suis une
Je suis moi
Je suis folle
Je suis amie
Je suis futile
Je suis petite
Je suis projet
Je suis lassée
Je suis ombre
Je suis simple
Je suis double
Je suis perdue
Je suis Héléna
Je suis pensive
Je suis aimante
Je suis craintive
Je suis perplexe
Je suis sensitive
Je suis auditrice
Je suis peureuse
Je suis heureuse
Je suis en retard
Je suis lycéenne
Je suis française
Je suis ignorante
Je suis espérante
Je suis poussière
Je suis complexe
Je suis de passage
Je suis observatrice
Je suis malheureuse
Je suis persévérante
Je suis peu de chose
Je suis ce que je suis
Je suis hors du temps
Je suis hors de l’espace
Je suis pleine de peinture
Je suis en quête de savoir
 http://happy-bambou.cowblog.fr/images/eSPA5058j.jpg
JE SUIS …

écrit par happy-bambou

Jeudi 7 janvier 2010 à 19:39

Parfois un instant est tellement heureux, que l'on croit goûter au réel bonheur, à la réelle délectation. On le pense alors éternel, car un bonheur si immense ne pourrait pas se détruire... Mais la seconde suivante, on prend conscience que le bonheur est impénétrable et inaccessible, et que cet équilibre parfait ne peut en être qu'éphémère, car la moindre poussière ou pensée peut tout boulverser. Mais ce moment idyllique peut devenir éternel, avec le souvenir et l'imagination.
J'ai vécu l'un de ses moments, tellement court mais tellement beau. Nous étions tout au bout de ce phare, comme au milieu de la mer et de ses vagues, le vent, partageant notre bonne humeur, soufflait pour nous, faisant virevolter ses cheveux, sa robe et son rire. Heureuses comme deux enfants, comme nous étions avant, sans songer pendant cet instant qui nous étions,quel âge nous avions et quels problèmes nous attendaient, nous savions seulement que nous nous aimions plus que tout et que nous étions la, ensemble, à rire sous la puissance du vent.
D'un clique, j''immortélisai ce moment ou nous ne pourrions jamais retourné.
 
http://happy-bambou.cowblog.fr/images/SPA4836.jpg

écrit par happy-bambou

Samedi 26 décembre 2009 à 23:02

http://happy-bambou.cowblog.fr/images/DSCN2149-copie-13.jpg   
Il était une fois, une petite fille qui s'étonnait de tout, ce qu'elle voyait, ce qu'elle entendais et ce qu'elle sentais, tout l'amenait à de longues reflexions, à de longs moment de perditions et d'égarement. Le jeudi matin, lorsqu'elle sortit de chez elle pour prendre le train, des millers de fleurs blanches et glacées tombaient alors du ciel. Elle marcha, lentement, les yeux rivés sur ces douceurs venues du Paradis. Elle manqua de rater son transport mais arriva finalement à destination, un sourire plaqué sur son visage et une étincelle indélibile dans son regard. Elle était heureuse, tant l'émerveillement était grand et la transportait. Beaucoup de bus scolaires avaient manqués à leur rôle, et finalement, elle se retrouva presque seule dans son établissement. Plongée en plein rêve, dans un autre espace-temps et un autre espace-lieu, comblée et ravis, elle s'agenouilla dans l'or blanc et observa les cieux obscurs qui libéraient de si beaux trésors. Des amis la regardait à travers les vitres, lui souriant, mais trop bloqués par leurs contraintes, leur éducation et leur peur du froid et de l'humidité, pour oser la rejoindre dans ce monde argenté. Finalement, un anachronisme vint perturbé et rompre la rêverie de la jeunette : un garçon, ayant alors sortit la tête lui cria : " Hé la pute ! faut pas faire la manche comme ça !"

écrit par happy-bambou

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | Page suivante >>

Créer un podcast